Séminaire Afrique & Liberté

Pierre Garello

 

Le séminaire Audace Institut Afrique (AIA) et UnMondeLibre à Grand Bassam du 27 au 29 juillet 2010 a permis de rassembler des étudiants en journalisme, des entrepreneurs, des responsables publics et d’institutions internationales autour du thème de la liberté pour le développement. Les discussions ont permis de mieux cerner les problèmes cruciaux d’institutions défaillantes, de manque de clarté dans la propriété privée, de climat des affaires délétère, et de la transmission de l’information à travers les médias.

 

La première journée, après une présentation d’AIA par le Professeur Mamadou Koulibaly, fondateur de l’institut, le Professeur Pierre Garello a rappelé que la ressource ultime du développement c’est l’homme. La journée a essentiellement été consacrée au rôle de l’entrepreneur dans le développement et aux conditions de son action : l’environnement des affaires. Emmanuel Martin a présenté le problème des incitations dans le développement, relayé ensuite par Emmanuel Noubissié de la Banque Mondiale. Le débat a été ouvert alors avec des entrepreneurs ivoiriens. La difficulté à faire des affaires en Afrique a aussi été analysée par Lorenzo Bertolini de la Banque Mondiale qui a présenté le dernier rapport Doing Business publié par la Banque Mondiale. Le classement de la Côte d’Ivoire dans les « derniers de la classe » a animé le débat sur les freins du cadre institutionnel dans le pays. Cadre qui freine l’initiative privée qui pourrait pourtant être une source importante de croissance. Le Professeur Gérard Bramoullé, appuyant les défaillances des Etats africains omniprésents a conclu la journée par des réflexions sur la nécessité de réformer l’État pour mieux réformer l’économie. L’idée partagée dans les discussions de cette journée a été que sans des institutions favorables à l’entrepreneuriat, sans le cadre incitatif, le développement, qui vient du « bas », des hommes et des femmes, est étouffé.

La deuxième journée a été introduite par le Professeur Mamadou Koulibaly sur l’importance de la propriété privée dans le développement et dans l’équilibre des sociétés. M. Léon Zalo, directeur du foncier rural et du cadastre rural a traité de la réforme foncière en Côte d’Ivoire et des défis qu’elle représente.

Le thème de l’échange et de la logique d’ouverture a été introduit par le Professeur Pierre Garello sur le plan théorique. Jean-Louis Billon, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire a traité des réformes nécessaires pour que l’Afrique profite enfin des échanges internationaux.

 

Gérard Bramoullé a pu terminer cette journée riche en échanges sur le concept de l’ouverture monétaire en prônant une privatisation des monnaies qui n’ont pas, selon lui,  vocation à être des biens publics, comme nous l’enseigne l’histoire. Il prône le nouvel age monétaire à travers le free banking qui conduit à une dématérialisation de la monnaie via les réseaux internet et à l’idée de mise en concurrence monétaire.

La troisième matinée a été consacrée à la crise mondiale. Emmanuel Martin s’est concentré sur les origines politiques de la grande crise américaine. Pierre Garello a développé les étapes de la crise européenne et de limites de l’État-Providence. Le dernier après-midi a conclu le séminaire sur le rôle des médias et des think tanks pour le changement institutionnel autour d’un panel de journalistes.

Ce séminaire a donné l’occasion à tous les participants d’échanger de manière ouverte, critique, sur l’application des idées de la liberté pour résoudre une bonne partie des problèmes de développement, notamment en Afrique.