
Ils ont été choisis en reconnaissance des actions qu’ils menaient, chacun à leur niveau, pour l'amélioration des conditions de vie de leurs communautés, pour la bonne gouvernance ou pour la défense des valeurs universelles.
La Côte d'Ivoire a été représentée à ce forum par trois jeunes leaders dont Assalé Tiémoko, journaliste et président de l'ONG SOS Justice Côte d'Ivoire. C’est sur la base de son compte rendu que nous nous sommes appuyés pour réaliser notre analyse.
Au titre des allocutions, que ce soit M. Bruce Wharton, sous secrétaire d'Etat adjoint chargé des affaires publiques au bureau des affaires africaines, Mme Hillary Clinton, Secrétaire d’Etat des Etats-Unis ou le Président Barack Obama, tous ont réaffirmé la volonté des Etats-Unis de travailler avec la nouvelle génération pour le succès des jeunes leaders.
Pour illustrer leur sens de la démocratie participative, ils ont utilisé l’approche bottom up. Ils ont donc invité ces jeunes à s’exprimer afin de permettre au gouvernement américain de mieux adapter sa politique par rapport à l'Afrique, dixit M. Bruce Wharton.
Mme Hillary Clinton a insisté sur le fait que les Etats-Unis sont prêts à être les partenaires des Africains pour les aider à transformer leurs matières premières, à défendre la liberté d'expression, la transparence dans la gestion des affaires publiques de leurs pays et à revendiquer une bonne justice. Elle souhaite aussi créer des liens qui puissent permettre aux jeunes leaders de profiter des opportunités qu'offrent les Etats-Unis. Ce sont de louables intentions.
Le cœur de l’affaire
Pour joindre l’acte à la parole, « ...ils nous ont invité [les 120 délégués ndlr] à nous rendre dans des salles aménagées à cet effet, en petits groupes. Et dans ces salles, se trouvaient déjà installées de hautes personnalités du département d'Etat, du monde des médias ou en relations avec l'Afrique. Nous étions invités à dire tout ce que nous pensions, à dire ce qui se passe dans nos pays, à partager nos expériences, bonnes ou mauvaises. Et j'ai eu l'occasion de dire ce que je pensais, librement. Et, le plus extraordinaire, c'est que tout ce que nous disions était soigneusement transcrit par des gens qui avaient reçu l'ordre de ne rien négliger et de tout écrire. C'était formidable.»
Ici, j’ai juste envie de tirer mon chapeau aux Etats-Unis pour leur pragmatisme. Il suffit d’observer le profil des délégués, les conditions dans lesquelles ils ont été accueillis et les promesses faites pour se rendre compte du vivier de connaissances qu’ils se sont appropriés en l’espace de quelques heures et pour un petit moment encore... En effet, le gouvernement américain a créé une page " Facebook " dédiée exclusivement aux 120 jeunes ayant participé au forum afin de créer un réseau qui leur permette de mener le combat et d'être suivis par le gouvernement américain. Cette page " Facebook ",directement gérée par le département d'Etat, est déjà active. « Il y a donc eu des décisions très fortes » a souligné le délégué venu de Côte d’Ivoire.
La Cerise sur le gâteau : la séance de B to B
En marge de ce forum, il y a eu une importante cérémonie organisée à la Chambre de Commerce des Etats-Unis. Plusieurs hauts dirigeants d'entreprises américaines ayant des filiales en Afrique se sont réunis pour que les jeunes leaders puissent échanger avec eux, prendre des contacts et discuter des opportunités économiques qu'offrent leur pays.
Le délégué ivoirien s’étonne de ne pas avoir rencontré de représentant des autorités de son pays : « [...] Nous n'avons pas vu notre ambassadeur. Il a brillé par son absence. Alors que c'était une occasion formidable pour parler de la Côte d'Ivoire et continuer les échanges après notre départ. Son absence était regrettable. Il n'y avait pas un seul représentant de notre ambassade à cette cérémonie... ».
A la lecture de la célébration de cet événement, on peut noter qu’un fossé se creuse inexorablement entre ceux qui se projettent résolument dans l’avenir en prenant la mesure de tous les défis à relever et ceux qui se complaisent dans un folklore outrancier en renonçant à leur liberté de peur d’en assumer les responsabilités.
Le retour au pays
Pendant que des chocolatiers français et leurs partenaires américains viennent offrir un meilleur cadre aux producteurs ivoiriens de cacao en terme d’amélioration de la qualité de leurs produits et de leur process, de leur organisation et conséquemment de leur niveau de vie, pendant que le Sénégal se bat au niveau des institutions régionales pour protéger ses secteurs stratégiques, pendant que le Gabon vient d’obtenir un financement non négligeable pour le renforcement de son infrastructure routière, pendant que le Botswana et l’Ile Maurice sont des champions de la Bonne Gouvernance, que le Rwanda et le Ghana accélèrent leurs réformes en vue de s’adapter aux nouvelles problématiques de notre monde interconnecté, pendant que le Nord de l’Afrique tente de dynamiser son bassin euro-méditerranée, que le Maroc engage ses projets d’offshoring et le port de Tanger, en Côte d’Ivoire, on dit que « ça va aller » après les élections, ça va aller.
L’Intelligence ici consiste à tirer les leçons du passé en se projetant dans l’avenir de manière décomplexée, l’Intelligence consiste ici à ouvrir bien grand nos yeux et nos oreilles afin d’apprendre et de comprendre ce qui se fait autour de nous, comment, avec qui, dans quel but.
Enfin, quand Houphouët Boigny, le premier président de la Côte d’Ivoire, insistait sur la maxime qui dit : l’union fait la force ; aujourd’hui, nous percevons toutes les conséquences de la désunion sur l’économie, la cohésion sociale, la culture, le développement durable dans un pays qui demeure divisé en deux zones.
L’Intelligence ici, c’est la force de l’union, la puissance de l’Intelligence Collective d’une organisation, d’un groupe, d’un réseau.
Conclusion
Des institutions fortes, un cadre sécuritaire adapté, un service public efficace, une bonne cohésion sociale, une gouvernance et une éthique inattaquables, une lucidité sur les rapports de force dans nos relations diplomatiques. Voici les fondements du new deal que nous devrions passer avec les futurs dirigeants qui sortiront des urnes à la prochaine échéance électorale.
La question est structurelle. Prenons l’exemple de la zone de non-droit constituée par le réseau routier ivoirien. Il paraît que la conduite reflète le comportement dans la vie. Si l’on considère les pratiques des usagers, piétons et automobilistes, on peut légitimement s’interroger sur leur capacité réelle à mettre en pratique le code de la route qu’ils ignorent totalement. Si l’on rajoute à cela l’état des infrastructures routières et des différentes signalisations, l’état des véhicules en circulation, la prévarication à laquelle se livrent quotidiennement les agents censés réguler le tout, on constate clairement qu’il est urgent de rétablir l’Etat de Droit.
Sans cadre institutionnel adapté, sans contrat social auquel tout citoyen adhère, nous nous enliserons dans le modèle de l’inertie et de l’irresponsabilité qui conduit les décideurs à naviguer à vue. Si nous arrivons à dégager une vision du développement à long terme en imposant les libertés au centre des politiques publiques et des affaires, nous pourrons prétendre entrer dans la coopétition (coopération+compétition) internationale.
Les investisseurs reprendront confiance, les populations sortiront peu à peu de leur état de détresse, les jeunes retrouveront la confiance en l’avenir et le goût de l’effort, la formation sera meilleure, les institutions financières seront moins frileuses et accompagneront l’initiative économique en soutenant des projets innovants à forte valeur ajoutée, la prise de risques sera plus importante dans un environnement favorable. Cette dynamique bancaire entraînera dans son sillage le moteur de l’entreprise privée. On ne parlera plus de l’Afrique, scandale géologique, en pensant à ce monsieur qui meurt de soif près d’une source d’eau potable. Oui, Pourquoi pas ?
Marc Amand, Directeur Associé, ILEADS Consulting, Côte d’Ivoire.
Discours du Président Obama devant les délégués du Forum de jeunes leaders africains le 3 août 2010 à la Maison blanche :
Bon après-midi, tout le monde. Bienvenue à la Maison blanche et bienvenue aux Etats-Unis d’Amérique. Je souhaite la bienvenue aussi à nos amis du Ghana, bien qu’ils nous aient coupé l’herbe sous le pied à la Coupe mondiale de football. (Rires). Où êtes-vous ? Là ? C’est vrai, on a failli gagner. Le Ghana, nous vous donnons rendez-vous en 2014. (Rires)
C’est pour moi un insigne privilège de vous accueillir au Forum des jeunes leaders africains. Vous êtes venus de près d’une cinquantaine de pays. Vous reflétez la grandeur de l’histoire et de la diversité qui définit le continent. Vous vous êtes déjà distingués en étant des leaders – dans la société civile, le développement, les milieux d’affaires et les groupes confessionnels ; un avenir extraordinaire vous attend. De ce fait, vous représentez l’Afrique qui est trop souvent passée sous silence, les progrès impressionnants qu’ont réalisés beaucoup d’Africains et votre potentiel illimité au XXIe siècle. J’ai convoqué ce forum pour une raison bien simple. Comme je l’ai dit l’année dernière à Accra, je ne vois pas dans l’Afrique un monde à part ; je vois dans l’Afrique une partie fondamentale de notre monde interconnecté.
Qu’il s’agisse de créer des emplois dans une économie mondiale, de dispenser un enseignement ou des soins de santé, de combattre les changements climatiques, de s’opposer aux extrémistes violents qui n’ont rien d’autre à offrir que la destruction ou de promouvoir des modèles de démocratie et de développement qui ont fait leurs preuves – pour tout cela, le monde a besoin d’une Afrique forte, autonome et prospère. Le monde a besoin de votre talent et de votre créativité. Nous avons besoin de jeunes Africains qui se lèvent et font changer les choses, non seulement dans leurs propres pays mais aussi de par le monde. Les Etats-Unis veulent être votre partenaire. Je suis heureux que ma secrétaire d’Etat, Mme Clinton, vous ait déjà parlé et que des leaders de l’ensemble de mon gouvernement qui s’emploient jour après jour à approfondir nos partenariats se soient joints à nous.
1960 fut une année extraordinaire
Je ne saurais imaginer un moment mieux choisi pour ce rassemblement. Cette année, les peuples de dix-sept nations à travers l’Afrique subsaharienne célèbrent cinquante ans d’indépendance. Quelle que soit la mesure retenue, l’année 1960 fut une année extraordinaire. Du Sénégal au Gabon, de Madagascar au Nigéria, les Africains étaient en liesse dans les rues – ils baissaient les drapeaux étrangers et hissaient les leurs. En l’espace de douze mois remarquables, près du tiers du continent a accédé à l’indépendance – un soubresaut d’autodétermination qui finit par déboucher sur la célébration de "l’année de l’Afrique". Après une longue attente, les Africains étaient libres de tracer leur voie, de forger leur destinée. Certes, l’année 1960 s’est révélée mémorable pour une autre raison. Ici, aux États-Unis, ce fut l’année où un candidat à la présidence eut l’idée de proposer que les jeunes Américains consacrent une année ou deux de leur vie à servir le monde à l’étranger. Le candidat s’appelait John F. Kennedy, et son idée allait donner naissance au Corps de la paix – l’un de nos merveilleux partenariats avec le monde, y compris l’Afrique.
Mais bâtir une nation est une noble tâche qui n’en finit pas. Ici, aux Etats-Unis, plus de deux cents ans après notre indépendance, nous n’arrêtons pas de parfaire notre union. A travers l’Afrique aujourd’hui, on ne peut nier les difficultés auxquelles tant de gens se heurtent au quotidien – pour nourrir leurs enfants, trouver du travail, survivre un jour de plus. Et trop souvent, c’est la seule image de l’Afrique que voit le monde. Mais aujourd’hui, vous représentez une vision différente – une vision de l’Afrique dynamique. Une Afrique qui met fin aux conflits d’antan, comme au Libéria, où, m’a dit la présidente Sirleaf, les enfants d’aujourd’hui "n’ont pas connu le bout du fusil et n’ont pas eu à prendre la fuite".
Une Afrique qui se modernise et qui crée des débouchés – l’agro-alimentaire en Tanzanie, la prospérité au Botswana, le progrès politique au Ghana et en Guinée. Une Afrique engagée dans une révolution des services mobiles à large bande qui pourrait bien transformer le quotidien des générations à venir. Bref, c’est une Afrique capable de grandes réalisations – comme en témoigne le fait qu’elle a accueilli la plus grande manifestation sportive au monde. Nous félicitons nos amis sud-africains. Et si la finale a été disputée entre deux pays européens, c’est en fait l’Afrique qui a gagné la Coupe du monde, comme on l’a entendu dire.
L’Afrique, une promesse extraordinaire
Ainsi donc, une fois encore, l’Afrique vit un moment de promesse extraordinaire. Comme je l’ai dit l’année dernière, quand bien même ils ne revêtent pas l’aspect dramatique des luttes de libération du XXe siècle, les défis d’aujourd’hui seront au bout du compte encore plus lourds de sens. Car c’est à vous, jeunes pétris de talent et d’imagination, qu’il va incomber de construire l’Afrique au cours des cinquante prochaines années. L’avenir de l’Afrique appartient aux créateurs d’entreprises, tel le propriétaire d’une petite entreprise de Djibouti qui, naguère marchand de glaces, gère aujourd’hui un cabinet de comptabilité et fournit des conseils à d’autres entrepreneurs. Je veux parler de Miguil Hasan-Farah. Est-ce que Miguil est ici ? Le voilà. Ne soyez pas timide. Allez. (Applaudissements).
Tandis que vous vous affairez à créer des emplois et des débouchés, les États-Unis travailleront avec vous, en encourageant les échanges et les investissements dont dépend la croissance. Voilà pourquoi nous sommes fiers d’accueillir cette semaine le forum de l’AGOA afin d’élargir les échanges entre nos pays, et aujourd’hui d’ailleurs, je vais avoir des entretiens avec des ministres du commerce, du commerce extérieur et de l’agriculture venus des quatre coins de l’Afrique subsaharienne. Voilà pourquoi encore notre initiative historique en faveur de la sécurité alimentaire ne se borne pas à l’acheminement de vivres ; elle vise aussi à partager les nouvelles technologies et à accroître la productivité et l’autonomie de l’Afrique.
Personne ne devrait avoir à verser un pot-de-vin pour obtenir un emploi ou des services de base de la part d’agents publics. Dès lors, dans le cadre de notre stratégie de développement, nous mettons l’accent sur la transparence, la reddition de comptes et la présence de robustes sociétés civiles – car telles sont les réformes qui peuvent mobiliser un changement doué d’un pouvoir transformateur. L’avenir de l’Afrique appartient aussi à ceux qui s’attèlent à la tâche de concrétiser ce genre de transparence et sont appliqués à la mise en œuvre des mesures contre la corruption.
L’avenir de l’Afrique appartient à ceux qui prennent leur santé en main – telle la conseillère en matière de VIH/Sida, venue du Malawi, qui aide d’autres séropositifs, comme elle, en partageant son témoignage – je veux parler de Tamara Banda. Où est Tamara ? La voilà. Merci, Tamara. (Applaudissements). Notre initiative en faveur de la santé mondiale dépasse le simple cadre du traitement des maladies : elle vise aussi à renforcer la prévention et les systèmes de santé publique en Afrique. Comprenez-moi bien : nous continuons d’accroître les fonds affectés à la lutte contre le VIH/Sida, à un niveau sans précédent, et nous continuerons de faire tout le nécessaire pour sauver des vies et investir dans des avenirs plus sains. L’avenir de l’Afrique appartient aussi aux sociétés qui protègent les droits de tous leurs habitants, en particulier des femmes, telle la journaliste ivoirienne qui se fait la championne des droits des femmes et des filles musulmanes – je veux parler d’Aminata Kane-Koné. Où est Aminata ? La voici. (Applaudissements). A vous et aux habitants de toute l’Afrique, je le dis : sachez que les États-Unis d’Amérique se tiendront à vos côtés dans votre quête de justice, de progrès, des droits de l’homme et de la dignité de tous.
L’avenir de l’Afrique appartient à sa jeunesse
Bref, l’avenir de l’Afrique appartient à sa jeunesse, y compris à une femme qui inspire les jeunes du Botswana avec son émission de radio, "The Real Enchilada" — je veux parler de Tumie Ramsden. Où est Tumie ? Là - "The Real Enchilada". (Applaudissements). Tandis que vous poursuivez vos rêves – celui de faire des études, de trouver un emploi, de faire entendre votre voix, de mobiliser vos populations – l’Amérique veut appuyer vos aspirations. C’est pour cela que nous voulons donner aux jeunes Africains les moyens d’agir – en appuyant leur éducation et en multipliant les échanges éducatifs, comme celui qui a permis à mon père de venir du Kenya à l’époque où les Kényans rejetaient le colonialisme et tentaient de forger un nouvel avenir.
Nous aidons à consolider les réseaux locaux de jeunes gens qui sont convaincus, comme on l’entend dire au Kenya de nos jours, que : "Yes Youth Can !" "Yes Youth Can !". (Rires et applaudissements). Bon, il s’agit d’un forum, c’est pourquoi nous avons consacré une partie du temps pour répondre à quelques questions. Je ne suis pas censé être le seul à parler. Je veux entendre ce que vous avez à dire et connaître vos objectifs et savoir comment nous pouvons être des partenaires capables de vous aider à les atteindre. Nous voulons que ce soit un commencement – le point de départ d’un nouveau partenariat et de nouveaux réseaux qui vont créer des débouchés pour des années à venir.
Mais je vais conclure en vous livrant ces quelques réflexions. Vous êtes les héritiers de la génération de l’indépendance que nous célébrons cette année. Grâce à leurs sacrifices, vous êtes nés dans des Etats africains indépendants. Et tout comme les réalisations d’il y a cinquante ans sont pour vous une source d’inspiration, le travail que vous faites aujourd’hui inspirera les Africains pendant des générations à venir. Bon – je crois, Tumie, que vous aimez envoyer des tweets (Rires). Et Tumie a cité des paroles qui ont motivé un nombre incalculable de gens : "Si tes actions inspirent les autres à rêver davantage, à apprendre davantage, à faire davantage et à se dépasser davantage, alors tu es un leader."
Donc, chacun d’entre vous qui est ici aujourd’hui est leader. Vous êtes une source d’inspiration pour les jeunes de votre pays. Vous êtes une source d’inspiration pour nous aux Etats-Unis. L’avenir est ce que vous faites de lui. Alors si vous continuez à rêver, continuez à travailler d’arrache-pied et continuez à apprendre et si vous n’abandonnez jamais, alors, je suis confiant que vos pays et le continent tout entier et le monde tout entier en seront meilleurs. A vous tous, je dis "merci beaucoup". (Applaudissements).
Source : www.america.gov